Foire Aux Questions sur la pollution de l'air

Toutes les questions que vous vous posez sur cette forme de pollution mortelle, accompagnées de réponses de scientifiques, réunies à un seul endroit.

  1. Pourquoi s’agit-il d’un enjeu prioritaire ?

La majorité de la population mondiale vit dans des zones exposées à de hauts niveaux de pollution atmosphérique. Omniprésente, cette dernière nuit à la santé et au bien-être des individus, réduit la qualité de vie et peut avoir une incidence négative sur l’économie. Par ailleurs, ces répercussions touchent de manière disproportionnée les populations et communautés les plus vulnérables.

La pollution atmosphérique constitue le principal risque environnemental pour la santé publique à l’échelle mondiale. Des personnes sont exposées à cette pollution dans le monde entier, tant sur leur lieu de travail que dans le cadre de leurs déplacements ou au sein de leur foyer. L’exposition à la pollution de l’air intérieur ou ambiant (extérieur) aux particules fines est responsable de près de 7 millions de décès prématurés chaque année, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ; elle est en outre à l’origine du handicap de nombreuses personnes atteintes d’une maladie causée par la pollution de l’air.

La pollution atmosphérique n’est pas un problème insoluble. En effet, les pays les plus riches ont ainsi nettement amélioré leur qualité de l’air au cours des dernières décennies. Toutefois, la pollution de l’air affecte désormais de manière inégale les populations des pays à revenu faible et intermédiaire.

Dans de nombreux pays en développement, les populations dépendent du bois et d’autres combustibles solides pour cuisiner et se chauffer et du pétrole pour s’éclairer. Elles augmentent ainsi la pollution de l’air intérieur et mettant en danger les personnes exposées. 2,7 milliards de personnes utiliseraient ces types de combustibles. Les effets de cette pollution sont particulièrement prégnants dans certaines régions d’Asie et en Afrique subsaharienne, où la combustion de la biomasse pour cuisiner est très répandue.

Bien que ses effets sur la santé humaine soient les plus préoccupants, la pollution atmosphérique impacte également divers écosystèmes de manière significative, limite le rendement agricole et nuit à la santé des forêts. De plus, elle réduit la visibilité atmosphérique, accélère la corrosion des matériaux, des bâtiments, des monuments et des sites du patrimoine culturel, et entraîne l’acidification des écosystèmes lacustres sensibles.

Ces impacts sur la santé et l’environnement doivent être réduits dans leur propre intérêt, mais aussi, car la pollution de l’air engendre des coûts économiques considérables liés à la santé humaine, la baisse de productivité, la diminution des rendements agricoles et la plus faible compétitivité des villes connectées à l’échelle mondiale. Par exemple, pour la seule année 2016, le coût global des problèmes de santé induits par la pollution de l’air ambiant a été estimé à 5,7 mille milliards de dollars US, soit 4,8 % du produit intérieur brut (PIB) mondial de cette même année.

La pollution de l’air est en outre étroitement liée au changement climatique, un grand nombre de gaz à effet de serre (GES) et de polluants atmosphériques ayant la même origine. De nombreux polluants atmosphériques sont à la fois néfastes pour la santé humaine et de puissants forceurs climatiques. Ils ont donc des répercussions aujourd’hui sur la vie des populations et compromettent l’avenir des générations futures. Les mesures coordonnées visant à réduire la pollution de l’air et les GES, telles que les mesures ciblant les polluants climatiques à courte durée de vie (PCCV), peuvent accroître considérablement les bénéfices pour la santé publique et l’environnement.

La corrélation entre pollution de l’air et développement, économie et environnement montre combien la réduction de la pollution atmosphérique est liée à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) et a une incidence directe sur la réalisation de l’ODD 3 : santé et bien-être, de l’ODD 7 : énergie propre et abordable, de l’ODD 11 : villes et communautés durables, et de l’ODD 13 : changement climatique. En outre, elle affecte de nombreux autres ODDde manière indirecte.

Des études ont également été menées sur les relations entre la pollution atmosphérique et la pandémie actuelle de COVID-19. Elles ont mis en évidence, au cours des premiers mois de la pandémie, un lien direct entre les niveaux de pollution de l’air et une vulnérabilité accrue face à la maladie. Des études ont également fait valoir le fait que la propagation de la COVID-19 est facilitée par la pollution particulaire. Ces études nécessitent d’être approfondies, mais constituent une raison supplémentaire d’agir pour améliorer la qualité de l’air.

Les expériences passées et en cours nous ont appris que la pollution de l’air peut être évitée. Certains exemples montrent que la réduction des niveaux de pollution atmosphérique s’accompagnera d’avantages supplémentaires, tels que des vies plus saines et plus productives, un environnement naturel plus sain, un recul de la pauvreté et une prospérité collective accrue.

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  1. Qu’est-ce que la pollution atmosphérique ?

La pollution atmosphérique résulte du rejet, dans l’atmosphère, de gaz et de particules émis dans le cadre de diverses activités humaines, telles que la combustion inefficace de combustibles, l’agriculture et l’élevage. Certaines sources naturelles contribuent également à la pollution de l’air, notamment les particules de poussière des sols et le sel contenu dans les embruns.

Les polluants atmosphériques peuvent être émis directement par une source donnée (polluant primaire) ou se former sous l’effet de réactions chimiques dans l’atmosphère (polluants secondaires). Lorsque ces substances atteignent des concentrations critiques dans l’atmosphère, elles nuisent aux êtres humains, aux animaux, aux plantes et aux écosystèmes, réduisent la visibilité et corrodent les matériaux, les bâtiments et les sites du patrimoine culturel.

Les principaux polluants néfastes pour la santé humaine sont les matières particulaires, l’ozone troposphérique (O3)et le dioxyde d’azote (NO2). Les particules fines dangereuses pour la santé humaine sont les PM2,5, c’est-à-dire les particules de moins de 2,5 micromètres de diamètre, qui peuvent pénétrer au plus profond des poumons et passer dans la circulation sanguine, affectant différents organes et fonctions métaboliques. Ces particules peuvent être émises directement ou s’être formées dans l’atmosphère à partir de différents polluants rejetés (par exemple, l’ammoniac (NH3) et les composés organiques volatils (COV)).

L’ozone (O₃) est un polluant secondaire majeur. Ce puissant gaz à effet de serre (GES) est un irritant pulmonaire qui ralentit également la croissance des plantes. L’ozone se forme dans la troposphère, près de la surface de la Terre, lorsque certains polluants précurseurs réagissent sous l’effet du rayonnement solaire, à l’instar du méthane (CH4). Autre puissant GES, il est à l’origine d’une part importante de l’ozone produit. L’ozone troposphérique est différent de l’ozone présent dans la couche supérieure de l’atmosphère, la stratosphère, qui nous protège des rayons ultraviolets du soleil.

Les oxydes d’azote (NOx) désignent un groupe de composés chimiques polluant l’air parmi lesquels figurent le dioxyde d’azote (NO2) et le monoxyde d’azote (NO). Le dioxyde d’azote est le plus néfaste de ces composés. Il est généré par les activités anthropiques. Il a des répercussions sur la santé humaine, réduit la visibilité atmosphérique et, à des concentrations élevées, peut jouer un rôle prépondérant dans le changement climatique. Enfin, le dioxyde d’azote est l’un des principaux précurseurs de l’ozone.

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  1. La pollution de l’air est-elle un problème récent ?

La pollution atmosphérique est corrélée aux activités anthropiques depuis des millénaires, dès l’utilisation du feu, par les êtres humains, pour cuisiner et se chauffer. Les niveaux dangereusement élevés de pollution de l’air ambiant sont devenus un problème au cours de la révolution industrielle, durant laquelle l’utilisation massive du charbon a donné lieu à de nombreux épisodes de grave pollution atmosphérique en milieu urbain. Plus récemment, en juin 2023, New Yorkew Y a été confronté à une pollution atmosphérique extrême causée par les feux de forêts sauvages en Amérique du Nord (New York Orange Sky et Burning Eyes).

Le cas du grand smog de Londres en 1952 est un exemple extrême qui s’est traduit par une hausse soudaine du nombre de morts en l’espace d’une semaine. La pollution émise par les chauffages résidentiels au charbon, la combustion de charbon pour la génération d’électricité, l’utilisation de carburants polluants pour les transports et les industries a interagi avec les phénomènes météorologiques, bloquant ainsi la pollution dans l’atmosphère de la ville. Plus de 12 000 personnes ont connu une mort prématurée pendant ces quelques jours. Le tollé général qui s’en est suivi a conduit à l’adoption au Royaume-Uni, en 1956, du Clean Air Act, une loi visant à introduire des mesures de lutte contre la pollution atmosphérique. D’autres épisodes mortels, comme à Donora aux États-Unis en 1948 ou dans la vallée de la Meuse en Belgique en 1930, ont motivé l’adoption de mesures similaires dans d’autres pays.

Tout au long du XXe siècle, la dépendance continue aux combustibles fossiles a entraîné une augmentation de la pollution atmosphérique, proportionnelle au niveau d’industrialisation des pays. Dans les nouveaux pays industrialisés, comme la Chine et l’Inde, plusieurs épisodes de pollution atmosphérique extrême similaires à ceux survenus par le passé aux États-Unis et en Europe, ont été recensés. Cependant, l’utilisation de nouvelles formes d’énergies renouvelables plus propres et l’adoption de dispositifs de réglementation et de gestion de la qualité de l’air ont permis de réduire la dépendance à certaines pratiques et certains combustibles polluants. Beijing, connue autrefois pour sa piètre qualité de l’air, a pris des mesures de plus en plus radicales au cours de ces 20 dernières années afin de réduire les niveaux de pollution de l’air. La capitale est ainsi parvenue à considérablement améliorer la qualité de son air.

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  1. D’où vient la pollution atmosphérique ?

La pollution atmosphérique provient de sources très diverses, à la fois naturelles et anthropiques (causées par l’homme). Parmi les sources naturelles figurent les éruptions volcaniques, les embruns, la poussière des sols, les incendies naturels les orages. Les sources anthropiques les plus courantes comprennent la production d’électricité, les transports, l’industrie, le chauffage et la cuisine par les particuliers, l’agriculture, l’utilisation de solvants, la production de pétrole et de gaz, l’incinération des déchets et la construction. Certaines sources, telles que les feux de forêt et de savane et les poussières minérales portées par le vent, sont des phénomènes naturels exacerbés par les activités humaines.

La grande majorité de la population mondiale est exposée à une pollution atmosphérique d’origine anthropique.

Chaque polluant provient d’une source différente. Dans les villes, la pollution atmosphérique est générée tant par la ville elle-même que par son environnement extérieur, certains polluants pouvant être transportés sur de longues distances. Les principales sources de pollution en milieu urbain sont les véhicules, la combustion de gaz, de charbon et de bois pour la cuisine et le chauffage, ainsi que les industries implantées en ville. Un grand nombre de sources industrielles, telles que les usines de production de ciment, d’acier et d’électricité, se situent à l’extérieur des villes, mais contribuent tout de même largement à la pollution urbaine, les polluants étant transportés dans les airs sur de longues distances. Les polluants rejetés par les industries pétrolière et gazière, ainsi que par le secteur maritime, peuvent également parcourir de grandes distances.

Les sources agricoles, telles que les brûlis et les feux de forêt, ont une incidence majeure sur les niveaux de pollution atmosphérique en milieu urbain et rural. Dans les zones très arides, proches des déserts et des terres érodées, les particules de poussière transportées par le vent peuvent constituer une large proportion des PM2,5. L’ammoniac provient principalement de l’agriculture et du traitement des déchets produits par l’homme.

La pollution atmosphérique dans les zones rurales et périurbaines des pays à faible revenu est principalement générée par la combustion de biomasse, d’autres combustibles solides (p. ex., le charbon) ou de pétrole par les ménages pour cuisiner, se chauffer et s’éclairer. La pollution de l’air intérieur participe également à la pollution de l’air extérieur.

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  1. La pollution atmosphérique est-elle un problème essentiellement local, ou les polluants peuvent-ils être transportés sur de longues distances ?

Bien que la pollution atmosphérique ait une incidence plus importante à proximité de sa source, les polluants peuvent être transportés dans l’atmosphère sur de longues distances, affectant ainsi des environnements distants. Par exemple, les particules fines (PM2,5) et l’ozone (O3) peuvent parcourir des centaines voire des milliers de kilomètres et donc avoir des répercussions à l’échelle régionale et continentale. La pollution atmosphérique transfrontalière pose problème au regard de la réglementation et de son application. En effet, les pays et les régions ne disposent que de rares mécanismes de contrôle de la pollution atmosphérique générée à l’extérieur de leurs frontières (voir également la question 14).

Outre la contribution des polluants atmosphériques lointains à la pollution de l’air local, les sources de pollution à proximité restent un facteur déterminant de la qualité de l’air à un endroit donné. Les polluants similaires au dioxyde d’azote (NO2) et au dioxyde de soufre (SO2) présentent des niveaux de concentration plus élevés à proximité de leur source d’émission (transports, production d’énergie, industries). Au sein d’une même ville, les quartiers les plus proches des sources de pollution peuvent être exposés à de très fortes concentrations de polluants, tandis que d’autres quartiers peuvent être bien plus propres.

Les conditions atmosphériques, telles que le vent, influent sur la dispersion des polluants et peuvent varier considérablement. Les vents forts transportent les polluants sur de longues distances, tandis que les conditions atmosphériques stagnantes peuvent entraîner une accumulation locale des polluants. Les grandes villes des zones tropicales et subtropicales balayées par des vents très faibles et bénéficiant d’un nombre d’heures d’ensoleillement élevé doivent faire face à d’importants épisodes de pollution. Les montagnes surplombant les villes, les brises de terre et de mer ainsi que d’autres conditions météorologiques peuvent influer sur la dispersion des polluants et la formation de polluants secondaires.

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6. Quels sont les effets de la pollution atmosphérique sur la santé humaine ?

Les polluants atmosphériques les plus préoccupants pour la santé humaine sont les particules fines. Celles-ci présentent un diamètre inférieur ou égal à 2,5 micromètres. Elles sont également désignées par le terme « PM2,5 ». Ces fines particules sont invisibles à l’œil nu et ont un diamètre 40 fois inférieur à celui d’un cheveu humain. Elles peuvent sérieusement endommager notre organisme. Ces particules sont suffisamment petites pour pénétrer au plus profond des poumons où elles peuvent créer une inflammation des tissus pulmonaires sensibles et passer dans le flux sanguin, affectant ainsi des organes comme le cœur et le cerveau. L’OMS estime que l’exposition aux PM2,5 est responsable de 7 millions de décès prématurés chaque année.

La pollution atmosphérique est à l’origine de maladies aiguës et chroniques. Des éléments de preuve établissent des liens entre l’exposition prolongée à la pollution atmosphérique et un risque accru de cardiopathie ischémique, d’accident vasculaire cérébral, de bronchopneumopathie chronique obstructive, de cancer du poumon et des voies aérodigestives supérieures, de complication à l’accouchement (faible taux de natalité ; naissances prématurées ; faible poids à la naissance, c’est-à-dire des bébés pesant moins de 2,260 kg), de diabète et de cataracte. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS a reconnu le caractère cancérigène de la pollution atmosphérique.

Les effets immédiats de la pollution de l’air sur la santé comprennent notamment l’irritation des yeux, du nez et de la gorge, l’essoufflement, la toux et l’aggravation des affections préexistantes, comme les crises d’asthme et les douleurs thoraciques. L’âge, les affections préexistantes, d’autres facteurs de risque de maladies et la sensibilité au polluant en question sont autant de critères pouvant influencer la manière dont une personne réagit à un polluant.

Les polluants atmosphériques sous forme de gaz peuvent également être très dangereux. Le monoxyde de carbone (CO) limite l’apport en oxygène des tissus et peut être mortel dans des concentrations très élevées. Le dioxyde de soufre (SO2) est un puissant irritant pulmonaire néfaste pour la santé des personnes ayant une maladie respiratoire préexistante (asthme et bronchopneumopathie chronique obstructive), en particulier si elles vivent et travaillent à proximité d’une source d’émission de SO2. Les oxydes d’azote (NOx) ont diverses répercussions, allant de l’irritation des voies respiratoires au développement de l’asthme et au taux de mortalité accru. D’après le rapport La charge mondiale de la morbidité de l’Institut des mesures et évaluations de la santé, l’exposition à l’ozone (O3) provoque des maladies respiratoires et a été associée au décès prématuré de 472 000 personnes en 2017.

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  1. Des niveaux de pollution atmosphérique sûrs pour la santé ont-il été définis, tant pour l’air intérieur qu’extérieur ?

Bien que les effets de la pollution atmosphérique sur la santé soient différents pour chaque personne, aucun niveau de pollution n’a été démontré comme totalement sûr à l’échelle de la population d’une ville ou d’un pays, en particulier en ce qui concerne les particules fines. Cependant, pour aider les pays à améliorer la qualité de l’air en faveur de la santé des populations, l’OMS a défini des valeurs normatives pour tous les principaux polluants atmosphériques, au-dessus desquelles les effets délétères sur la santé de la population sont probables. Par exemple, l’OMS estime que réduire les concentrations moyennes annuelles de particules fines (PM2,5) de 35 microgrammes par mètre cube (μg/m3) [lignes directrices provisoires sur la qualité de l’air fréquemment utilisées dans de nombreuses villes de pays en développement] à 10 μg/m3, de manière à respecter le seuil défini dans lignes directrices de l’OMS, pourrait réduire le nombre de décès liés à la pollution de l’air d’environ 15 %.

Cela ne signifie pas que les concentrations inférieures aux seuils fixés dans ces directives n’ont aucune répercussion sur la santé. En revanche ces plafonds constituent des objectifs sanitaires nécessaires pour suivre la charge de morbidité due à la pollution de l’air, étayer les cibles et les normes nationales et surveiller l’efficacité des efforts de gestion de la qualité de l’air visant à améliorer la santé.

De nombreux pays ont établi des normes nationales en matière de qualité de l’air. Ces normes nationales peuvent varier d’un pays à l’autre et fixer des valeurs supérieures ou inférieures à celles des lignes directrices de l’OMS. Décider quels groupes à risque devraient être protégés par les normes et quel degré de risque serait considéré comme acceptable relève d’une question politique. Toutefois, de nombreux pays œuvrent à la réalisation des objectifs de qualité de l’air de l’OMS et de ses objectifs intermédiaires.

La Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance (CPATLD) de la CEE-ONU a défini un seuil (critique) pour l’ozone (O3) au-dessus duquel les cultures et la végétation en général pourraient être impactées.

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  1. Quel impact la pollution atmosphérique a-t-elle sur l’alimentation, les récoltes, les forêts et la biodiversité ?

L’ozone (O3) est, de loin, le premier polluant atmosphérique perturbant la croissance des plantes. Il diminue les rendements agricoles et porte atteinte à la santé des forêts et, plus généralement, à la biodiversité. Chaque espèce de plante présente une sensibilité différente à l’ozone. Les espèces qui y sont plus sensibles pâtiront d’un avantage concurrentiel restreint dans les écosystèmes, tandis que les espèces plus résistantes occuperont une place dominante. Certaines espèces cultivées sont très sensibles à l’ozone, à l’instar du soja, dont le rendement peut, par exemple, être réduit de 15 %, voire même plus. Le climat est également affecté : le ralentissement de la croissance des arbres forestiers résultant de la pollution à l’ozone affaiblit la capacité des forêts d’absorber le dioxyde de carbone, et par conséquent, sa capacité à réguler le changement climatique.

D’autres polluants comme le soufre et l’azote peuvent également endommager les écosystèmes forestiers et lacustres en acidifiant les sols et les eaux de surface, ralentissant ainsi la croissance des forêts et tuant des poissons et d’autres organismes. Les dépôts d’azote peuvent aussi entraîner une eutrophisation (surfertilisation) des écosystèmes pauvres en nutriments, tels que les landes, causant une importante modification de la biodiversité.

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  1. La pollution de l’air entraîne-t-elle d’autres dégradations de l’environnement ?

Certains polluants atmosphériques sont à l’origine de « pluies acides », un problème qui a fait l’objet d’une attention particulière en Europe et en Amérique du Nord dans les années 1980 et 1990. Le dioxyde de soufre (SO2) et les oxydes d’azote (NOx) réagissent avec l’eau dans l’atmosphère et produisent de l’acide sulfurique et de l’acide nitrique qui retombent sur Terre sous forme de « pluies acides ».

Les pluies acides affectent l’environnement en détruisant les feuilles des plantes, ce qui limite leur productivité, et peuvent épuiser les nutriments du sol dont les plantes ont besoin pour survivre. L’acidification des sols et des eaux de rivière est susceptible de tuer les poissons et les insectes et d’avoir ainsi des répercussions sur d’autres espèces qui en dépendent pour se nourrir. Les pluies acides sont également connues pour endommager les bâtiments et les monuments.

En Europe et en Amérique du Nord, notamment aux États-Unis, les pluies acides ont largement diminué grâce à des mesures de contrôle plus strictes des émissions de dioxyde de soufre et d’oxydes d’azote, telles que le Clean Air Act de 1970, l’Accord Canada – États-Unis sur la qualité de l’air de 1991 et d’autres mesures similaires en Europe. Même si les pluies acides ont diminué en Europe et en Amérique du Nord, elles restent une source de préoccupation en Asie.

Les aérosols et les oxydants photochimiques (l’ozone par exemple) peuvent également créer du brouillard et réduire la visibilité, enveloppant les villes dans un épais smog. Les concentrations en baisse en Amérique du Nord et en Europe ont permis de réduire considérablement ce brouillard. Il reste toutefois très présent dans certaines régions du monde, en particulier en Asie. Le lien étroit entre visibilité et pollution de l’air s’est concrétisé lorsque des habitants de la région de l’Inde du Nord ont pu voir, pour la première fois depuis une génération, les montagnes de l’Himalaya lorsque les niveaux de pollution atmosphérique ont chuté grâce au confinement et à la réduction des émissions de polluants résultant de la crise de la COVID-19.

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  1. Comment puis-je connaître le niveau de pollution atmosphérique dans mon pays ou ma communauté ?

De nombreuses villes ont mis en place des réseaux de suivi qui mesurent en permanence les quantités de polluants atmosphériques au moyen de leurs systèmes de gestion de la qualité de l’air. Un grand nombre d’entre eux communiquent régulièrement un indice de qualité de l’air facile à interpréter et souvent fondé sur un code de couleur afin d’avertir d’éventuels niveaux dangereux de pollution atmosphérique. Ces informations sont disponibles sur des sites Internet, dans des journaux et à dans des applications. Chaque pays définit son propre indice en fonction de ses normes en matière de qualité de l’air. Ainsi, ces indices ne sont pas comparables d’un pays à l’autre ; ils visent uniquement à informer le public.

La disponibilité du suivi de la qualité de l’air n’est pas uniforme à l’échelle régionale et mondiale. En effet, les appareils de suivi de haute qualité et la formation des personnes responsables du fonctionnement et de l’entretien des réseaux de suivi sont chers. Des écarts existent même dans les secteurs offrant un suivi de qualité. Par exemple, certaines régions d’Europe bénéficient de réseaux de suivi bien plus denses que d’autres. De nombreux pays en développement à travers le monde ne possèdent aucun système de suivi officiel de la pollution atmosphérique.

Investir dans le suivi de la qualité de l’air est primordial, car plus les réseaux sont étendus, plus les informations recueillies pour une ville, une région ou un pays seront nombreuses. Ces informations peuvent être inestimables pour aider les personnes à identifier le niveau de pollution de l’air de leur région et à prendre des mesures pour réduire leur exposition aux polluants. Il importe également que les gouvernements puissent prendre des décisions en matière de planification à court et à long terme pour réduire la pollution atmosphérique.

De nombreuses entreprises privées mettent au point des appareils de suivi de la qualité de l’air moins onéreux que les particuliers peuvent installer à leur domicile. Cette tendance aboutit à la création de réseaux de citoyens scientifiques qui rendent compte de la qualité de l’air et de bases de données citoyennes en ligne sur la qualité de l’air.

Un grand nombre d’organisations internationales et de la société civile, ainsi que d’entreprises privées, recueillent également des données sur la qualité de l’air et communiquent des informations en la matière, en s’appuyant souvent sur une combinaison de données de suivi et de données satellites. Lorsqu’aucune information locale n’est disponible, ces données peuvent constituer des ressources utiles pour mieux appréhender le problème de la pollution de l’air d’une ville ou d’un pays.

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  1. Le problème de la pollution atmosphérique a-t-il déjà été résolu quelque part ?

Aucune région du monde ne peut se targuer d’avoir résolu le problème de la pollution atmosphérique. En revanche, de nombreux pays européens ainsi que les États-Unis, le Canada et le Japon sont parvenus à réduire considérablement leurs émissions et concentrations de polluants grâce à l’adoption de politiques et de réglementations strictes et à la mise en œuvre de systèmes de suivi régulier.

L’un des exemples les plus célèbres est celui de Londres. La ville a connu des records de pollution culminant probablement en 1900, bien plus tôt que les autres villes. Depuis, la qualité de l’air au Royaume-Uni s’est considérablement améliorée. Le taux de pollution atmosphérique par particules a diminué de plus de 97 % entre 1900 et 2016. D’autres villes et régions ont elles aussi enregistré des baisses importantes, grâce à l’adoption de politiques similaires. Toutefois, cela ne signifie pas que l’air n’est plus pollué. À Londres, le niveau de PM2,5 reste supérieur aux normes de l’OMS relatives à la qualité de l’air.

La ville de Mexico illustre également la manière dont certaines villes ont réussi à diminuer de manière significative leur niveau de pollution atmosphérique. Dans les années 1980, la ville a fait face à un grave problème de pollution à l’ozone (O₃), avec un pic de pollution en 1989. En 2015, les niveaux d’ozone avaient diminué de deux tiers. Ils restent, certes, suffisamment élevés pour avoir d’importantes répercussions sur la santé de la population, mais cette formidable réduction mérite d’être soulignée.

Ces exemples prouvent que nous avons les moyens de résoudre le problème de la pollution atmosphérique et que les politiques et technologies nécessaires pour y parvenir existent. Dans de nombreux pays, l’amélioration de la qualité de l’air est survenue en parallèle de l’accroissement de leur richesse. Cela signifie que la pollution de l’air n’est plus considérée comme une conséquence inévitable de la croissance économique et que la réduction de la pollution atmosphérique n’entrave pas la croissance économique. Elle est effectivement dissociée de la création de richesse.

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  1. Quelles mesures les gouvernements peuvent-ils prendre pour améliorer la qualité de l’air ?

Les gouvernements ont la responsabilité de fournir de l’air pur à leurs citoyens. Les autorités locales et nationales disposent de plusieurs options pour améliorer la qualité de l’air. Nous savons comment résoudre le problème de la pollution atmosphérique.

Les gouvernements doivent investir dans le renforcement des capacités de mesure et de suivi de la pollution de l’air en créant des réseaux de suivi. Par ailleurs, ils doivent s’assurer que ces réseaux sont correctement gérés et entretenus et soumis à des procédures qui garantissent la qualité et la fiabilité de la mesure de la qualité de l’air.

La première étape vers une gestion responsable de la pollution atmosphérique consiste à s’assurer que les règlements, les politiques et leurs dispositifs d’application soient mis en place et suffisamment soutenus. Les gouvernements doivent veiller à ce que les institutions compétentes disposent des capacités suffisantes pour suivre et évaluer les émissions de polluants atmosphériques. Ainsi, les décideurs politiques seront informés des sources de pollution atmosphérique, de leur ampleur respective, des niveaux de pollution de l’air dans différentes régions du pays, de leur impact sur la santé et des mesures à forte incidence pouvant être prises pour réduire les niveaux de pollution et limiter leurs effets.

Dans les zones où les capacités nécessaires pour mettre en place ces activités sont limitées ou les données locales ne sont pas disponibles, les pays disposeront toujours des ressources disponibles pour les aider à mieux comprendre le problème de la pollution atmosphérique et à identifier les actions prioritaires pouvant être mises en place. Ces ressources prennent en compte les sources d’émission, estimées par les programmes mondiaux (par exemple, les estimations d’émissions EDGAR[NB1] ), ou les concentrations et leurs effets sur la santé (OMS, IHME, State of Global Air), obtenues par satellite, ainsi que les modélisations mondiales, avec une vérification sur le terrain par les stations de suivi. Ces ensembles de données ont leurs limites et présentent des ambiguïtés. Elles devraient donc être utilisées dans les cas où aucune donnée locale n’est disponible et lorsque les capacités de suivi sont limitées.

Il importe que les gouvernements comprennent les avantages et les coûts associés aux actions ou interventions alternatives visant à améliorer la qualité de l’air et qu’ils hiérarchisent les actions à entreprendre en conséquence. La plupart des mesures de réduction de la pollution atmosphérique présentent des avantages sociaux et sanitaires qui dépassent largement les coûts de leur mise en œuvre.

D’autres éléments sont essentiels à l’amélioration de la qualité de l’air, à savoir le renforcement des institutions et de la gouvernance, la promotion du changement des comportements, l’instauration d’une culture favorable à un air pur, le renforcement des capacités dans tous les secteurs pour participer activement et contribuer aux solutions, la volonté politique et l’augmentation des financements.

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  1. Pourquoi la coopération régionale est-elle cruciale pour gérer la pollution atmosphérique ?

Étant donné que certains polluants parcourent de longues distances et traversent les frontières, il est important qu’une approche multinationale ou régionale soit mise en place pour gérer la pollution atmosphérique transfrontière. La coopération internationale facilite le partage de connaissances, d’expériences et de bonnes pratiques, et met en évidence l’état de la pollution atmosphérique, ainsi que les ressources requises pour faire face à la crise, à l’échelle correspondant à l’ampleur du problème.

La Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance de la CEE-ONU illustre bien les résultats positifs d’une approche intergouvernementale et multinationale de la réduction de la pollution atmosphérique. Il s’agit de la première approche coordonnée entre différents pays pour résoudre leurs problèmes communs et partagés concernant la pollution atmosphérique. Une coopération scientifique a également vu le jour en Asie et le Réseau de surveillance des dépôts acides en Asie de l’Est (EANET) a permis de renforcer les capacités de suivi et la coopération en la matière en Asie de l’Est et du Sud-Est. L’Accord de l’ASEAN sur les nuages de pollution transfrontières a été signé pour limiter la pollution atmosphérique due aux incendies de forêt en Asie du Sud-Est. En Amérique latine et aux Caraïbes, un plan régional visant à lutter contre la pollution atmosphérique a été déployé.

Zone de Texte: Conclusion d’accords régionaux visant à lutter contre le problème commun de pollution atmosphérique transfrontière<br />
Au cours des années 1960, les scientifiques ont découvert que les retombées de polluants atmosphériques, souvent émis à des milliers de kilomètres, étaient responsables des « pluies acides » affectant les forêts, causant l’acidification des lacs et la perte des populations de poissons qui en découle et mettant en danger des écosystèmes entiers dans certaines régions de l’hémisphère nord, en particulier en Scandinavie, au Canada et en Écosse.<br />
Dans les années 1970, deux grandes conférences, la Conférence des Nations Unies sur l’environnement humain et la Conférence d’Helsinki sur la sécurité et la coopération en Europe, ont ouvert la voie aux négociations sur l’adoption d’un accord intergouvernemental relatif à la réduction de la pollution atmosphérique.<br />
En 1979, 32 pays ont signé la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance de la CEE-ONU, le premier traité international sur la pollution de l’air à une vaste échelle régionale. Entrée en vigueur en 1983, la Convention a énoncé les principes généraux de la coopération internationale relative à la réduction de la pollution de l’air et a établi un cadre institutionnel conjuguant science et politique.<br />
Après 40 années d’expérience, 51 Parties dans l’hémisphère nord et huit Protocoles en vigueur à l’heure actuelle, les résultats des travaux engagés jusqu’à présent dans le cadre de la Convention sont considérables. Cette Convention est unique dans le sens où elle offre un accord international juridiquement contraignant qui fixe des objectifs de réduction des émissions de plusieurs polluants. Elle fournit aux pays une plateforme pour débattre des politiques et partager de bonnes pratiques. La Convention s’appuie sur une solide interface alliant science et politique, un mécanisme de conformité et un programme d’appui au renforcement des capacités.<br />
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  1. Quel est le rôle du suivi de la qualité de l’air dans la gestion de la qualité de l’air ?

Le processus d’amélioration de la qualité de l’air soulève divers défis pour les pays concernés. Le coût des équipements de suivi certifiés, ainsi que l’étalonnage et l’entretien réguliers, peuvent peser lourd dans le budget de nombreuses autorités locales et nationales. Il convient de noter que le coût du suivi de la qualité de l’air est bien inférieur à celui de la réduction de la pollution atmosphérique, le premier étant un investissement public et le dernier un investissement privé. Il est donc logique que les gouvernements nationaux et les villes des pays en développement investissent en priorité dans l’installation, l’exploitation et l’entretien de réseaux de suivi de la qualité de l’air au niveau du sol, dans le but de générer des données fiables sur la qualité de l’air.

De nombreux pays ne disposent d’aucun réseau de suivi gouvernemental utilisant des équipements aux normes réglementaires. Dans les pays dont les ressources sont limitées, les installations de suivi sont souvent implantées uniquement dans les villes les plus grandes et les plus peuplées. Un grand nombre de pays en développement ne peuvent se permettre d’installer qu’une seule station de suivi, ou quelques-unes tout au plus. C’est un défi qu’il convient de relever.

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  1. Quelles actions les entreprises et les industries peuvent-elles entreprendre ?

Les entreprises et les industries ont un rôle clé à jouer dans la réduction de la pollution de l’air, car plusieurs de leurs activités émettent différents types de polluants atmosphériques. Le secteur privé peut contribuer à réduire la pollution de l’air en agissant sur ses opérations et ses chaînes d’approvisionnement dans différents secteurs. Les sources de pollution du secteur privé vont de la combustion de carburants à la distribution et aux véhicules de livraison. Sachant que la pollution de l’air contribue au changement climatique, les entreprises qui s’engagent à réduire leurs émissions de polluants atmosphériques peuvent, dans le même temps, limiter leur empreinte carbone. Ce double gain, qui permet de réduire à la fois la pollution de l’air et l’empreinte carbone, peut et a poussé ce secteur à développer des solutions innovantes. Par le passé, ces solutions étaient principalement technologiques (par exemple, passer d’une technologie à l’autre), mais certains acteurs du secteur privé pourraient avoir besoin d’aller plus loin que la simple mise en place de solutions technologiques. Les entreprises du secteur privé peuvent prendre différentes mesures pour réduire la pollution atmosphérique :

1. Ajouter la qualité de l’air à leurs activités de responsabilité sociale des entreprises et s’engager à établir des comptes-rendus et effectuer des suivis réguliers.

2. Identifier et quantifier les émissions de pollution atmosphérique de chaque installation, procédé de fabrication et chaîne d’approvisionnement.

3. Créer des programmes, propres à chaque secteur, visant à réduire la pollution atmosphérique.

4. Promouvoir des campagnes de sensibilisation au cours desquelles le niveau d’émissions générées par les activités de l’entreprise sera dévoilé en toute transparence et l’entreprise expliquera ce qu’elle mettra en place pour réduire ces émissions.

Le rapport Sustainable Bauxite Mining Guidelines de l’International Aluminium Institute (IAI), qui traite notamment de la qualité de l’air, fournit un exemple de la manière dont une grande industrie peut agir pour réduire la pollution atmosphérique.

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  1. Que puis-je faire pour améliorer la qualité de l’air dans ma région ?

La plupart des sources de pollution atmosphérique sont structurelles et ancrées dans les processus économiques qui sous-tendent la société moderne. Une personne ne peut donc pas mettre un terme à la pollution atmosphérique de son propre chef. Un effort collectif est nécessaire pour atteindre cet objectif.

Pour ce faire, il est essentiel de s’informer sur les niveaux de pollution atmosphérique dans son lieu de vie et sur ses effets, et de faire pression sur les responsables politiques, les personnes d’influence et les décideurs pour qu’ils réduisent la pollution de l’air dans leur ville, leur région ou leur pays.

Voici quelques actions que chacun peut mettre en place à son échelle pour réduire sa contribution à la pollution atmosphérique :

  • choisir des modes de transport écologiques lorsque ceux-ci sont disponibles (par exemple, privilégier les transports publics, le vélo ou la marche plutôt que les véhicules individuels) ;

  • lors de l’achat d’un nouveau véhicule, vérifier ses émissions de dioxyde d’azote et ses émissions « en conditions réelles ». Éviter d’acheter des voitures diesel. Privilégier l’achat de véhicules hybrides ou électriques contribuera également à limiter les émissions ;

  •  si vous possédez une voiture, veillez à l’entretenir régulièrement afin de limiter ses émissions de polluants atmosphériques ;

  • utiliser des carburants et des technologies propres pour cuisiner, s’éclairer et se chauffer ;

  • utiliser des sources d’énergie renouvelable dès que possible ;

  • ne pas brûler les déchets ménagers ou agricoles ;

  • ne plus utiliser les cheminées et les poêles à bois ;

  • surveiller sa consommation d’énergie et sa production de déchets à domicile et installer des appareils et ampoules à économie d’énergie, des systèmes d’isolation et des fenêtres calfeutrées.

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  1. Quel est le lien entre pollution atmosphérique et changement climatique ?

La pollution de l’air et le changement climatique sont intrinsèquement liés. Tous les principaux polluants atmosphériques ont un impact sur le climat et la plupart ont des sources communes avec les gaz à effet de serre (GES), en particulier ceux liés à la combustion des combustibles fossiles. Ils s’aggravent aussi mutuellement de bien des façons. Par exemple, les GES, tels que le méthane, contribuent à la formation de l’ozone troposphérique et les niveaux d’ozone troposphérique augmentent avec la hausse des températures. La hausse des températures augmente la fréquence des incendies qui, à leur tour, aggravent davantage les niveaux de pollution atmosphérique par particules.

Plusieurs polluants appelés polluants climatiques à courte durée de vie (PCCV), comprenant le carbone noir, l’ozone, le méthane et les hydrofluorocarbures (HFC), sont de puissants forceurs climatiques et, dans le cas de l’ozone et du carbone noir, de dangereux polluants atmosphériques. De nombreuses mesures de réduction des PCCV limitent également l’émission d’autres polluants atmosphériques, comme les oxydes d’azote. Par exemple, les mesures de réduction des émissions de carbone noir ont un impact sur le changement climatique à l’échelle régionale et ralentissent le réchauffement climatique à court terme. Par ailleurs, elles limitent considérablement les émissions responsables de la formation de PM2,5, améliorant ainsi la santé humaine. Le méthane est un puissant gaz à effet de serre à l’origine de la formation de l’ozone dans l’atmosphère. Les mesures de réduction des émissions de méthane profitent considérablement aux efforts de lutte contre le changement climatique et protègent la santé humaine et les rendements agricoles. Les actions intégrées, telles que celles visant les PCCV, sont donc triplement bénéfiques, dans la mesure où elles permettent d’obtenir de nombreux avantages concrets pour la santé humaine, l’agriculture et le climat.

L’interconnexion entre la pollution atmosphérique et le changement climatique constitue une occasion d’amplifier les avantages de nos actions et de renforcer encore l’ambition en matière d’atténuation. Les plans et stratégies mis en place pour freiner rapidement le réchauffement climatique doivent intégrer des actions de réduction de tous les polluants atmosphériques et les gaz à effet de serre qui contribuent au changement climatique à court et long terme. Cela permettra d’optimiser les avantages, de réduire les risques d’échec des politiques et d’atteindre les objectifs prioritaires de développement national.

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  1. En quoi la pollution atmosphérique est-elle liée au développement durable ?

La pollution de l’air constitue une menace pour le développement durable, car elle affecte simultanément différents marqueurs sociaux, environnementaux et économiques liés au développement humain équitable, tels que la bonne santé, la sécurité alimentaire, l’égalité des genres, la stabilité climatique et la réduction de la pauvreté.

Plusieurs ODD sont liés à la qualité de l’air, tels que la cible 3.9 sur la bonne santé et le bien-être, la cible 7.1.2 sur l’accès à l’énergie propre pour cuisiner, la cible 11.6.2 sur la qualité de l’air dans les villes, la cible 11.2 sur l’accès au transport durable et la cible 13 sur la lutte contre le changement climatique.

La pollution atmosphérique est également un facteur d’injustice sociale et d’inégalités mondiales. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, 97 % des villes des pays à revenu faible et intermédiaire de plus de 100 000 habitants ne respectent pas les lignes directrices de l’OMS relatives à la qualité de l’air. Ce taux passe à 49 % dans les pays à revenu élevé.

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  1. L’air pur est-il un droit humain ?

Plus de 155 pays reconnaissent le droit à un environnement sain dans leur constitution. Les obligations relatives à la qualité de l’air sont évoquées de façon implicite dans plusieurs instruments internationaux relatifs aux droits humains, tels que la Déclaration universelle des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

En 2019, lors de la 40e session du Conseil des droits de l’homme, le droit à respirer un air pur a été mis en avant dans un rapport par le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme et l’environnement. Ce rapport souligne les sept étapes que les États doivent mettre en œuvre pour rendre effectif le droit à respirer un air pur.

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  1. Existe-t-il un lien entre la mauvaise qualité de l’air et l’aggravation des effets de la COVID-19 sur la santé ?

Les liens potentiels entre l’exposition à un air de mauvaise qualité et la vulnérabilité aux impacts de la COVID-19 sont actuellement étudiés par la communauté scientifique et les professionnels de santé. La pollution de l’air est connue pour avoir des effets néfastes sur les systèmes respiratoires et cardiovasculaires, ainsi que des répercussions sur d’autres maladies dont il a été démontré qu’elles augmentent les risques de contracter une forme plus grave de COVID-19. Il est primordial d’envisager l’amélioration de la qualité de l’air comme une mesure supplémentaire pouvant contribuer à réduire la charge pesant sur la santé des personnes, ainsi que sur les systèmes de santé.

Plus nous comprenons ces liens, plus il devient important de s’engager à mettre en place des politiques et des normes environnementales et énergétiques durables sur le long terme. Malgré le défi majeur que représente cette pandémie mondiale, nous ne pouvons pas la laisser compromettre nos efforts de lutte contre les problèmes actuels, inéluctables et interconnectés que sont le changement climatique, la mauvaise qualité de l’air, le développement non durable et la perte de biodiversité.

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